Le 9 mai  2021

Frères et Sœurs,

Aujourd’hui, dans l’Evangile, le Seigneur nous demande de demeurer dans son amour : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés dit-Il. Demeurez dans mon amour »… « Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. » Il nous faut donc réfléchir au sens et à la richesse du verbe demeurer pour notre vie chrétienne.  Pour le Christ les verbes demeurer et envoyer vont de pair, parce que demeurer dans son amour est la condition pour être envoyé dans le monde « porter du fruit », c’est-à-dire témoigner de son amour inconditionnel pour tout homme. « Sans Moi vous ne pouvons rien faire », nous prévient-Il. Disciples du Christ, nous sommes appelés à aimer comme Jésus aime et c’est tellement exigeant que cela nous paraît impossible. Sainte Thérèse de Lisieux l’avouait elle-même : « Seigneur disait-elle, vous savez que jamais je ne pourrais aimer mes sœurs comme vous les aimez. »

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Mais très vite Sainte Thérèse, se faisant l’écho de l’Evangile de ce dimanche, ajoutait : « Je ne le pourrai si vous-même, ô mon Jésus, ne les aimez en moi. » En 1997, le Pape Saint Jean Paul II a proclamé Sainte Thérèse Docteur de l’Eglise pour sa doctrine spirituelle, qui dit si bien ce qu’est l’amour évangélique : Dieu aime en moi. Avec notre libre consentement, Il dépose en nos cœurs son amour, et nous commençons à aimer les autres.                                                

Frères et Sœurs,

C’est parce que le Christ demeure dans l’amour du Père qu’Il est aussi son envoyé. Et c’est parce que nous demeurons dans l’amour du Christ que nous sommes envoyés pour être des paraboles vivantes de l’amour qui est en Dieu. Et le signe que l’amour de Dieu nous habite déjà, c’est l’amour fraternel. Ce commandement nouveau que Jésus nous laisse avant de mourir, ce n’est pas seulement un commandement au sens d’une obligation morale. 

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Cela va très loin : C’est à la hauteur du regard que Dieu pose sur l’homme et sur son destin. – le Christ nous dit, en effet : « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande ». Et, Il nous dit qu’Il ne nous appelle plus «serviteurs », mais «amis», Il nous fait ainsi entrer dans son intimité. C’est le signe de l’amour même de Dieu dont le Christ a été la figure indépassable. Tout homme qui a aimé vraiment sait déjà qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Mais quand c’est le Christ qui le dit, cela signifie que notre amour aussi fragile soit-il peut obéir à la logique même de l’amour de Dieu. Le Christ ne nous demande pas de mourir comme Lui sur une croix. Il nous demande simplement, de porter nos croix, c’est-à-dire nos épreuves,  en L’aimant et en nous aimant  jusqu’au bout. De plus, à l’instar de Simon de Cyrène, Il nous invite à aider les autres à porter leur croix.  

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Aimer jusqu’au bout inclut de mourir à soi-même, de mourir  à tout ce qui, en nous, détruit cet amour qui a sa source  en Dieu et s’irradie en vie éternelle. Et nous faisons l’expérience que c’est le don de soi qui rend heureux. « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure. » Nous dit Jésus. Concrètement cela veut dire, porter du fruit, là où nous vivons, dans la  condition familiale, professionnelle et sociale qui est la nôtre.                  

Frères et Sœurs,

Nous savons que le Christ a vaincu le monde. Porter du fruit pour un chrétien aujourd’hui, c’est être artisan de paix, en promouvant la justice et en s’efforçant de faire reculer toutes les forces de mort, celle de la guerre et de la faim, de l’oppression totalitaire, de la violation des droits fondamentaux de l’homme, comme le Pape François le demande.

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Dans notre monde  fatigué par la pandémie et défiguré par la violence et le péché sous toutes ses formes, nous devons donner le nom de notre Espérance, Jésus le Christ, pour que le monde croie en l’Amour de Dieu. Jésus nous envoie comme témoins de Son Evangile, pour que « votre fruit demeure» au-delà de vous-mêmes pour la vie éternelle. Alors, dit-Il : « tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donnera.» C’est ainsi que nous sommes les témoins du Royaume qui vient et qui coïncidera avec le salut intégral de l’homme.

Frères et Sœurs,

Qu’en ce temps de Pâques qui nous conduit à la Pentecôte, la Vierge Marie et Saint Joseph son époux en cette année qui lui est consacrée, nous obtiennent la grâce d’être pour nos contemporains en quête de sens, les témoins de la joie de l’Evangile qui est la source de la bienveillance, du respect, de la confiance et de la paix qui habitent nos cœurs. 

AMEN 

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