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17 février 2021, Mercredi des Cendres, année B, saint Marc
Frères et Sœurs,
Chaque année, l’imposition des cendres marque le commencement du Carême – ces quarante jours qui vont nous préparer à célébrer le mystère central de notre Foi : la mort et la Résurrection du Christ qui sauve le monde et illumine son histoire de façon décisive.
« Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux ». (Mt 6, 1) Nous dit Jésus dans l’Evangile.
Ce qui compte avant tout pour le Christ, c’est le regard du Père qui voit dans le secret : « Ton Père voit ce que tu fais en secret, il te le revaudra ». (Mt 6,4),
En recevant les cendres nous entendrons ces paroles : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1, 15). Elles sont un appel à renouveler notre cœur et notre âme en faisant du carême un chemin de lumière.
Dans son Message pour le carême le pape François invite à « l’Espérance vive et à une charité active » pour aller à la rencontre du Christ Ressuscité.
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Frères et Sœurs,
En cette période de pandémie où nous supportons tant bien que mal les contraintes sanitaires qui nous sont imposées pour nous protéger et protéger les autres, profitons du carême pour offrir généreusement au Seigneur nos renoncements en communion avec la souffrance des malades du coronavirus, et avec celle des proches qui ont perdu un être cher.
Soyons de ceux dont le regard ne juge pas mais accueille, compatit, secourt et encourage.
Chaque année, l’Église propose aux chrétiens de vivre le carême comme un temps de conversion personnelle à travers l’aumône, la prière et le jeûne.
L’aumône, on lui préfère aujourd’hui le mot de partage parce qu’elle évoque la condescendance de celui qui a, par rapport à celui qui n’a pas.
Saint Vincent de Paul, en bon connaisseur de la psychologie humaine, répétait : « Faites-vous pardonner de devoir faire la charité ».
Le carême est un temps propice pour ouvrir la porte à ceux qui sont dans le besoin et reconnaître en eux le visage du Christ qui vient jusqu’à nous, pauvre de tout mais « plein de grâce et de vérité ». (Jn 1,14)
L’aumône, le partage, permet à la solidarité de corriger des situations d’injustice dans la répartition des biens de la terre.
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Dans sa doctrine sociale, l’Église appelle de ses vœux un ordre économique, fondé sur le partenariat et l’échange des dons, qui permette au plus grand nombre d’avoir accès aux biens de la création, au sein d’une humanité plus solidaire.
La prière. L’Église nous recommande de prier davantage et de nourrir notre prière de la méditation des Saintes Écritures.
Cette recommandation concernant la prière ne minimise en rien bien entendu l’importance de la messe dominicale qui est constitutive d’une vie chrétienne authentique.
Le carême est un temps privilégié pour recevoir le Seigneur dans notre vie et pour le laisser « établir Sa demeure en nous ». (Jn 14, 23)
Plus profond que la solidarité si respectable soit-elle, le lien que la prière engendre entre une multitude d’êtres transforme en profondeur le visage du monde présent.
Le jeûne. Jeûner consiste à libérer notre existence de tout ce qui l’encombre inutilement et nous fait mesurer à quel point nous pouvons être esclaves des biens de la terre.
Le jeûne nous fait expérimenter dans notre chair que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Mt 4, 4)
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Il nous permet de nous dessaisir de nos appuis humains habituels pour nous appuyer davantage sur Dieu et la providence divine et ainsi retrouver ou fortifier notre liberté intérieure.
Le jeûne, même s’il concerne d’abord la privation de nourriture, concerne aussi le trop plein d’informations vraies ou fausses, et il concerne surtout le jeûne des lèvres, c’est-à-dire les vains bavardages, les murmures, les paroles oiseuses, les jugements hâtifs, les critiques destructrices que sont la médisance ou pire la calomnie.
Frères et Sœurs,
Mettons à profit ce carême pour demander à l’Esprit Saint de nous éclairer dans la relecture de notre vie pour reconnaître nos points faibles et identifier les points d’effort pour « quitter le vieil homme ».
Profitons de cette quarantaine pour préparer notre confession pascale qui nous fera « revêtir l’homme nouveau », en étant régénéré par la grâce du Christ qui nous relève et nous sauve dans le sacrement du pardon.
Ainsi renouvelés nos actes humains ne seront plus banalisés : accomplir une œuvre avec persévérance, aimer avec fidélité, travailler avec ténacité, survivre dans l’épreuve, pardonner, écouter, secourir, soigner, guérir. A travers eux l’enfantement d’un monde nouveau se fait jour.
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Plus que jamais notre monde a besoin d’un Sauveur. En suivant le Christ, pas à pas, depuis son jeûne au désert jusqu’à sa Passion et sa Résurrection, nous montrerons à nos contemporains Celui qui peut les sauver. Et nous redonnerons au monde ce qui lui manque si cruellement : l’Espérance.
Que la Bienheureuse Vierge Marie et Saint Joseph son époux, en cette année qui lui est consacrée, – nous obtienne cette grâce du témoignage, alors, notre montée vers Pâques sera vraiment un temps de rajeunissement pour notre vie chrétienne et pour l’Eglise.
AMEN
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