2 novembre 2020

Hier, la fête de Tous les Saints nous a fait contempler « la ville du ciel, la Jérusalem céleste qui est notre mère ». Aujourd’hui où nous faisons mémoire de tous les fidèles défunts.

       En ces temps d’épreuve où pèsent sur nous, et le risque sanitaire et la menace terroriste islamiste, faire mémoire des morts victimes de la pandémie et des attentats est tout d’abord un geste du souvenir et un hommage et surtout la manifestation de notre Foi en la vie éternelle et bienheureuse.

       Faire mémoire de tous les fidèles défunts, c’est une manière de ressaisir un passé en faisant revivre à nos yeux, des visages aimés et disparus. Saint Thomas d’Aquin parle de l’éternité divine comme d’un « instant éternel ».

Faire mémoire de tous les fidèles défunts, c’est aussi une façon de redonner vigueur à notre Espérance. Certes, nous croyons que la mort est à jamais vaincue par celle dont le Christ est sorti vivant ; mais nous savons par cette sorte d’intuition que confirme le beau mystère de la communion des saints,  que l’amour est plus fort que la mort.

Le Christ est « Celui qui vient »

       Frères et Sœurs, le Christ n’est pas seulement « Celui qui est venu », voici deux mille ans, ni seulement « Celui qui viendra ». Il est « Celui qui vient » aujourd’hui pour se donner à rencontrer. Se tenir prêt c’est donc être attentif à cet incessant passage du Christ dans le quotidien de nos existences, c’est être sensible à toutes les circonstances : rencontres humaines ou événements, à travers lesquels, le Seigneur nous dit sa présence, nous invite à Le reconnaître et à entrer un peu plus dans son plan d’amour afin d’y trouver chacun notre place.

       Cette attention de tous les jours aux signes de la présence du Seigneur constitue en vérité la seule garantie de la vigilance finale. Cette pressante invitation du Seigneur à se tenir prêt est la voie la plus sûre pour pénétrer dans la vérité de la mort chrétienne qui est la Rencontre, avec un « R » majuscule, que nul ne sait prévoir.

       Faisant sa demeure en nous, le Christ nous permet d’entrer avec Lui dans l’intimité de Dieu pour recevoir cette puissance d’amour qui seule peut nous faire franchir la mort puisqu’elle a ressuscité son Fils.

       C’est aussi, dans le même mouvement, vivre nos relations humaines dans la charité de Jésus. Or, aimer en Jésus-Christ implique d’abord que nous mourrions avec Lui aux idoles passagères du monde et à ce redoutable individualisme qui fait obstacle à l’amour du prochain. Aimer, c’est donner et se donner avec générosité. Sainte Thérèse de Lisieux disait qu’ « aimer c’est tout donner et se donner soi-même.»

       Dans cette même perspective, la meilleure manière d’échapper à l’angoisse de la mort est de s’habituer à mourir, jour après jour, avec le Christ, à ce qui, en nous, relève déjà de la mort.

Mourir ainsi chaque jour un peu plus à la mort, c’est aussi renaître chaque jour un peu plus à la Vie jusqu’à ne plus craindre la mort.

Et la mort qui n’est plus redoutée devient alors cette compagne familière d’où la vie resurgit en plénitude. C’est comme cela que Saint François d’Assise appelait avec familiarité « ma sœur la mort. »

       Frères et Sœurs, aujourd’hui l’Église prie pour tous les défunts, spécialement pour ceux qui achèvent leur ultime purification. Il est bon de se rappeler en ce jour de mémoire que tous ceux et celles qui nous ont aimés lorsqu’ils vivaient sur cette terre nous aiment encore plus et encore mieux puisqu’ils se trouvent dans la lumière de Dieu.

Nos défunts nous accompagnent de leur prière et de leur soutien. Ils sont invisibles mais pas absents, ils restent proches de nous.

Nos défunts nous accompagnent de leur prière et de leur soutien.

Ils sont invisibles mais pas absents, ils restent proches de nous.

Bien souvent lorsque nous avons perdu un être cher, son absence peut nous devenir insupportable, tant la séparation est cruelle. Mais si dans la Foi et la prière, nous acquérons la conviction que ceux qui nous ont quittés, en entrant dans une intimité plus grande avec Dieu, entrent plus profondément en contact avec nous, alors notre tristesse se métamorphose en paix et en confiance.

C’est la grâce que nous demandons au Seigneur dans cette eucharistie où le Christ se rend présent comme évènement actuel pour la gloire de Dieu et le Salut du monde.

Qu’à la prière de la Vierge Marie, qui est la Mère de la sainte Espérance, nous goûtions comme le Seigneur est bon.

AMEN

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