Mgr Joël Mercier, secrétaire de la Congrégation pour le Clergé, a conféré le sacrement de confirmation à quatre adultes préparés depuis au moins un an sur la paroisse: Valentina, Laurent, Sacha et Marie-Charlotte. Sacha a reçu également la communion pour la première fois. Joie!

Esprit du Dieu vivant, donne ton feu à tes quatre enfants bien-aimé ainsi qu’à tous les membres de ton Église pour témoigner toujours plus de l’Evangile.

L’homélie en image

Entendre la parabole des talents, au jour de votre confirmation ? Mais c’est l’évangile de ce dimanche (33ème dimanche du temps ordinaire). Comme la parabole des vierges, les unes prévoyantes et les autres insouciantes, que nous écoutions dimanche dernier, ou celle des brebis et des chèvres de dimanche prochain, cette parabole veut nous situer devant les choix décisifs qui engagent nos vies. Mais plus encore, cette parabole nous rappelle que Dieu est un maître qui fait confiance, qui confie ses biens à ses serviteurs parce qu’il leur fait confiance. Dieu nous associe à ses affaires, et même à sa vie, chacun selon ses capacités. Dieu n’est pas un maître dur qui nous paralyse de peur, comme voudrait le décrire le 3ème serviteur. Non, Dieu nous aime, il est un Père très aimant : la preuve, c’est l’envoi de son Fils unique, qui a livré sa vie pour nous, jusqu’ à mourir sur une croix, et le don de l’Esprit-Saint. Evidemment, ce passage d’évangile s’adresse à tous les chrétiens, à tous les baptisés. Mais, pour vous les 4 confirmands de ce matin, cette parabole des talents prend une coloration toute particulière : vous êtes invités tout à la fois à reconnaître le don qui vous est fait aujourd’hui, et à faire fructifier ce don.

Reconnaître le don qui vous est fait ce matin. Les commentateurs de cette parabole ont calculé qu’un talent correspondait à une somme de pièces d’or, l’équivalent de 17 années de travail d’un journalier. Les 3 serviteurs reçoivent une fortune, même celui qui ne reçoit qu’un talent. Mais vous recevez bien plus que des pièces d’or. Le sacrement de confirmation va vous communiquer le don de Dieu, l’Esprit-Saint. Et dans la prière que je ferai, au nom de Jésus et au nom de l’Eglise, je demanderai à Dieu notre Père de répandre sur vous l’Esprit Saint, que vous soient donnés les dons de l’Esprit : la sagesse et l’intelligence, le conseil et la force, la connaissance et l’affection filiale, et l’esprit d’adoration. Vous aviez déjà reçu les prémices de cet Esprit au moment de votre baptême, car vous avez été baptisés au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit, et l’onction du saint-chrême dont vous avez été marqué alors annonçait déjà votre confirmation. C’est vrai, mais en même temps elle rend « parfaite », en quelque sorte, l’œuvre du baptême. Avec la présence renouvelée de l’Esprit, la confirmation est l’achèvement et la plénitude du baptême. Elle aide le chrétien à tenir sa place dans l’Eglise, à devenir plus fortement témoin de l’Evangile et à entrer pleinement dans la mission à laquelle le Père l’appelle.

Pour vous, comme pour tous les confirmés de notre assemblée, se vérifie cette affirmation de l’Apôtre saint Pierre : « L’Esprit de Dieu repose sur vous ». Reposer sur nous, c’est, pour lui, demeurer en nous. Il est là, il vit en nous. Il nous sanctifie, nous fortifie, nous console. Il nous transforme. Il n’agit pas à l’extérieur de nous, mais en nous et par nous. Il requiert notre concours. Son action est si discrète qu’il se fond en nous, jusqu’à disparaître. Il donne tout et s’efface, un peu comme un chef d’orchestre, qui dirige mais ne produit lui-même aucun son.

La parabole comporte aussi une autre leçon : celle du don de Dieu qu’il faut faire fructifier. Dieu est décrit comme l’origine du talent. Mais il est aussi celui qui désire que l’homme développe son talent, le fasse fructifier jusqu’à le multiplier. Un Dieu d’amour qui non seulement nous donne nos talents, nous aide, mais veut qu’une part du mérite nous revienne. Le Christ veut nous faire comprendre que tout don de Dieu est une responsabilité, tout don de Dieu nous engage à construire le Royaume de Dieu. Le sens profond de la parabole n’est pas d’abord sur le bon usage de nos « talents », nos « dons » personnels – même si cette application morale peut être utile. Il s’agit surtout de notre coopération active au Royaume de Dieu : Dieu nous a confié son Royaume. Il nous faut prendre souci des intérêts de Dieu. Il y a pour nous une mission unique, urgente, essentielle, qui est de prendre conscience que nous sommes tous et chacun les coopérateurs et les témoins du Dieu vivant. Partout où nous sommes et quoi que nous fassions, nous sommes chargés de Dieu. « Vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour », nous rappelait l’Apôtre saint Paul. « Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants ».

Ce matin, l’Esprit-Saint vous est donné pour vous fortifier dans la foi et vous faire vivre pleinement la vie chrétienne unie au Christ. La femme vaillante dont la 1ère lecture nous trace le portrait ne se replie ni sur elle-même, ni sur sa vie familiale. Si elle donne le bonheur à son mari, si elle « travaille avec entrain », dans le même temps, « elle ouvre ses doigts en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux ». Elle est toute imprégnée d’amour. Chers amis, n’enterrez pas vos dons reçus. Sachez prendre des initiatives. Et surtout il est possible, hélas ! d’éteindre l’Esprit, de l’obscurcir, de l’empêcher de produire en nous les fruits de la vie chrétienne. Et c’est pourquoi nous devons chaque jour nous ouvrir sans cesse à cet Esprit du Seigneur, revenir à lui, le prier. Nous ne prions pas assez l’Esprit Saint

Ceux qui ont misé sur la confiance de leur maître découvrent l’accueil de la joie. Comme l’a bien souligné la parabole, Dieu veut de bonheur de tous ses enfants ; il offre à chacun d’entrer dans sa joie. Oui, que puisse se réaliser pour chacun le vœu du psaume de ce dimanche : « Heureux es-tu ! A toi le bonheur ! ».

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