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28 février 2021, 2ème Dimanche de Carême, année B, saint Marc
Frères et Sœurs,
Dimanche dernier nous méditions le passage de l’Evangile de Saint Marc où le Christ, pleinement homme, est tenté au désert. (Mc 1, 13)
Aujourd’hui, dans le même Evangile, nous contemplons le Christ comme Fils de Dieu transfiguré sur la montagne du Mont Thabor.
La Transfiguration annonce le mystère pascal de la mort et de la Résurrection du Christ qui nous ouvre les portes de la Vie. Contempler Dieu sera notre joie et notre bonheur éternel. Saint Irénée aimait dire que « la vie de l’homme c’est la vision de Dieu. »
Contempler Dieu sera notre joie et notre bonheur éternel.
L’évènement du Mont Thabor ne sera qu’une étape sur le chemin du Calvaire, il éclaire déjà la nuit du Golgotha avant de nous annoncer la prodigieuse victoire de Pâques qui présuppose la mort du Christ.
Ceci explique pourquoi Pierre, Jacques et Jean, les trois Apôtres témoins de la Transfiguration seront présents à l’agonie de leur Maître et Seigneur qui accepte après ce court dévoilement de sa divinité que Son humanité soit défigurée par le péché, Lui qui est sans péché.
La lumière qui émane du Corps transfiguré du Christ fait apparaître la vérité de Son être, son identité !
Une nuée lumineuse accompagne la Parole du Père qui révèle le mystère : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-Le. » (Mc 9, 7)
A ses côtés se trouvent Elie et Moïse qui représentent l’hommage de la Loi et des prophètes. L’un et l’autre, en leur temps, furent les messagers, les « porte-parole » de la volonté de Dieu pour le bien du peuple.
Aujourd’hui, ils reconnaissent en Jésus Christ Celui qui a été envoyé par Dieu pour mener à son accomplissement leur mission : « Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux », nous dit Saint Marc. (Mc 9, 8)
Commentant ce passage de l’Evangile de la Transfiguration, le Pape Benoît XVI s’exprimait ainsi : « … Tant que nous nous trouvons ici-bas, notre relation avec Dieu a lieu davantage dans l’écoute que dans la vision ; et la contemplation elle-même se réalise, pourrait-on dire, les yeux fermés, grâce à la lumière intérieure allumée en nous par la Parole de Dieu. »
Frères et Sœurs,
Ce temps du carême doit être pour nous tous l’occasion d’une prise de conscience pour nous réveiller, pour nous ressaisir, de faire le point sur notre relation avec Dieu, sur notre proximité avec les Saintes Écritures, pour connaître et aimer le Christ. Saint Jérôme disait avec sagesse que « l’ignorance des Écritures, c’est l’ignorance du Christ. »
Le carême doit nous permettre de réfléchir à nos engagements dans la société, à notre participation à la vie et à la mission de l’Eglise. Nous vivons dans un monde de compétition, où beaucoup de gens recherchent l’excellence et en prennent les moyens que sont le travail assidu, la discipline et la volonté. Les étudiants qui préparent des concours le savent comme les artistes et les champions sportifs. Et nous sommes capables de dépenser beaucoup d’énergie pour acquérir des compétences en vue d’une promotion, de cultiver des relations gratifiantes, d’exceller dans un art ou un sport. Toutes choses, en soi, légitimes.
Le Christ, Lui, nous propose l’excellence dans notre vie chrétienne pour cela, Il nous demande de L’accueillir, de Le laisser « établir Sa demeure en nous » (Jn14, 23), de L’écouter pour que Sa Parole résonne dans notre cœur et que nous puissions « servir en sa présence. » (Prière eucharistique N°2)
Le Christ a besoin de nos mains et de notre cœur pour témoigner sa bonté, sa proximité et sa sollicitude et que notre vie porte du fruit. Il ne tient qu’à nous que notre vie de chaque jour soit transfigurée par la lumière de la Foi qui est la lumière de l’Evangile. Lumière dont personne ne devrait avoir peur, parce qu’elle n’éblouit pas ni ne détruit comme l’éclair, mais qu’elle est « cette douce lumière » dont parle le saint cardinal Newman.
Le Pape François disait lors de l’audience générale du mercredi 10 février dernier que « La prière accomplit des miracles, parce qu’elle nous aide à aimer les autres, malgré leurs erreurs et leurs péchés … En aimant de cette façon poursuit le Saint Père, nous découvrons jour après jour que chaque personne porte en elle un fragment du mystère de Dieu ».
Frères et Sœurs,
Depuis un an la crise sanitaire du coronavirus nous fait vivre dans un monde difficile et la tentation du découragement nous guette.
La pandémie a été l’occasion pour certains de découvrir ou redécouvrir la force de la prière, et l’épreuve du confinement d’apprécier l’apaisement et la joie que procure la prière en famille.
Cette crise sanitaire qui est aussi une crise morale et plus encore une crise spirituelle nous fait comprendre combien nous avons besoin de Dieu, besoin du Christ et besoin des autres pour avancer et garder confiance dans la vie.
Cette crise nous donne l’occasion de Rendre grâce au Seigneur pour tous ceux et celles qui, de mille manières, nous ont tendu la main et qui, par des gestes très concrets, nous ont redonné l’Espérance.
L’Espérance, vertu théologale, est signe de la présence de Dieu dans nos cœurs. Elle est cette flamme qui nous permet de sortir des ténèbres pour entrer dans la lumière : pour passer de la fragilité à la force, de la maladie à la santé, de l’individualisme égoïste à l’ouverture aux autres et à la solidarité que sous-tend la charité.
L’Espérance, vertu théologale, est signe de la présence de Dieu dans nos cœurs.
Par leur témoignage, les contemplatifs, moines et moniales nous rappellent que la vie chrétienne consiste d’abord et avant tout à rencontrer le Christ, à suivre le Christ et à vivre du christ et pour Lui et que c’est ainsi que peu à peu son Esprit, l’Esprit Saint, nous façonne à son image et sculpte notre âme de disciple.
Frères et Sœurs,
Nous ne sommes qu’au début du carême, qu’à la prière de la Bienheureuse Vierge Marie et de Saint Joseph son époux, en cette année qui lui est consacrée, le Seigneur nous fasse la grâce que, durant ces quarante jours de notre montée vers Pâques, nous gravissions le Thabor avec Lui afin de contempler la splendeur de Sa gloire.
AMEN
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