Dimanche 06 Mars 2022

Homélie 1er dimanche de Carême – C

6 mars 2022 – Saint Louis des Français

Depuis le quatrième siècle, l’Eglise propose aux chrétiens  de vivre le carême. Cette montée vers Pâques de quarante jours nous est donnée pour nous aider à nous convertir, c’est-à-dire à mourir au péché pour renaître à la vie nouvelle du Christ en vue de notre Salut éternel. 

Le jour de notre baptême, le Christ a scellé avec chacun d’entre nous une alliance, et celle-ci nous associe à sa victoire sur le péché et la mort.

Ce temps du carême nous permet d’accueillir au  mieux la grâce pascale. Il nous invite à renouveler notre regard sur nous-mêmes, parce que nous avons tous à lutter contre l’orgueil, contre l’égoïsme, à nous détourner de la sensualité. 

Nous avons tous à nous mettre à l’école du Christ « doux et humble de cœur » pour progresser dans la pratique des Béatitudes qui nous conduisent à la vie éternelle et bienheureuse.

En général, nous succombons facilement à la tentation de voir la paille dans l’œil du voisin, préférant ignorer la poutre qui aveugle le nôtre. A la suite du Christ, nous ne pouvons pas « jeter la première pierre à qui que ce soit ».

Profitons du carême pour nous décider au jeûne des lèvres, c’est-à-dire à nous abstenir des médisances ou pire des calomnies, et témoigner ainsi de l’amour du prochain qui est indissociable de l’amour de Dieu. 

                                         

Rendons-nous disponibles à Dieu, à son amour, à sa présence, à la force de son pardon. Le Carême est un moment privilégié pour nous confesser et recevoir le pardon du Seigneur dans le sacrement de pénitence-réconciliation.

 

Nous avons besoin d’être pardonnés par nous-mêmes, et c’est parfois le moins facile ! Nous avons besoin d’être pardonnés et réconfortés par Dieu, bien sûr, mais aussi par nos frères. Il s’agit de reconnaître son péché devant Dieu et devant sa conscience, et aussi devant l’Eglise parce que notre péché blesse aussi l’Eglise. 

Celui qui se croit juste est dans  une illusion, qui l’éloigne du Christ-Sauveur ; en revanche, celui qui se reconnait pauvre et pécheur creuse dans son âme et dans son cœur un vide dans lequel se précipite l’abondance des richesses des dons du Saint Esprit !  

Pâques achèvera alors, la conversion du cœur qui se prépare, conversion tout intérieure certes, mais dont le désir sincère doit s’inscrire dans des résolutions concrètes qui se résument en trois mots : prière, jeûne, aumône. 

                                                                                          

La prière, qui n’est autre qu’un cœur à cœur avec Dieu,  dilate notre cœur, et ne cesse jamais de l’élargir. Ce qui n’exclut pas de rencontrer des difficultés, ce que nous appelons « le combat spirituel ». 

Sans nous décourager, nous pouvons utiliser ces difficultés pour prier mieux, en nous souvenant du mot admirable de Claudel : « Le saint prie avec son espérance, et le pécheur avec son péché. » 

Profitons du carême pour donner plus de temps, plus de vérité, plus de gratuité à la prière dans nos vies obsédées par l’activité et l’efficacité, et pour prier davantage les uns pour les autres comme les fils d’un même Père.

Les intentions ne manquent pas, dont celle de prier pour la paix dans le monde comme nous le demande avec insistance le Pape François. 

Le jeûne. Il permet de mettre une distance entre l’impatience des désirs et les jouissances vers lesquelles ils se tournent, pour laisser se creuser l’attente. On redécouvre aujourd’hui la valeur du jeûne pour une saine hygiène de vie. 

Le jeûne chrétien est une pratique ascétique, qui, par sa dimension spirituelle contribue à l’unification du corps et de l’âme en se désencombrant des attachements désordonnés qui nous empêche de vivre en vérité, et il nous  fait croître dans l’intimité du Seigneur qui nous sanctifie.

L’aumône. 

Elle est le fruit du renoncement à des objets possibles de satisfaction, mais aussi aux moyens financiers de les acquérir pour les partager avec ceux qui  sont dans le besoin.

Plus largement, l’aumône c’est donner de soi-même, de son temps, de son argent à ceux qui souffrent de solitude, de maladie ou de précarité en leur manifestant notre respect et notre amicale bienveillance.

Aimer c’est faire de la place à l’autre. Jésus nous montre l’exemple : le soir du Jeudi Saint, Il se fera tout simplement serviteur, lavant les pieds de ses disciples. 

Frères et Sœurs, 

En ces temps troublés où la menace d’une guerre succède à la pandémie, revenons aux Saintes Ecritures pour fortifier notre foi en demandant la grâce de la joie de l’Evangile, comme Saint François d’Assise se réjouissait, en se rendant à la messe, de la « petite ration d’Evangile que la liturgie allait lui donner ».

Devant la gravité des évènements, le Pape François nous demande de prier pour tous ceux qui en Ukraine et en Russie aspirent à la paix, à la vérité et à la justice.                                            

Confions à la Vierge Marie notre monde et ses dirigeants, Elle est la Reine de la paix, qu’à sa prière l’Espérance, la joie, la paix, le pardon, l’écoute et la confiance en Dieu habitent les cœurs. Alors Pâques sera réellement pour l’humanité un jour de renaissance ! AMEN

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